Il était une fois,
En l'an 2100 dans la mégapole delta,
Société totalement sous le monopole de l'etat...
Les hommes avaient été jadis les fruits de la nature,
J'étais le fils du progrès, un produit de la néo-culture,
Un enfant sans parent fabriqué génétiquement,
Obéissant parfaitement aux critères du gouvernement.
Nos dirigeants présidaient procréa corporation,
Le plus puissants des instruments de domination.
Pour parer aux problèmes de surpopulation,
Ils instaurèrent un système de régulation,
Des bébés éprouvettes aux adultes sur mesure,
Ils firent de l'être vivant, une lettre sans rature,
Des copies sans conscience, prédestinées dès la naissance
À occuper une place déterminée dans l'arborescence :
En haut y'avait les cerveaux, en bas les mains,
Les ouvriers, les soldats et les généticiens.
Ces derniers se clonèrent pour que leur tyrannie dure,
Nos propres pères étaient à la tête de cette dictature ;
Pendant que la mère patrie imprimait dans tous nos esprits :
« l'individu n'est rien, seul compte la colonie ».
Formatés à ne pas penser, programmés pour produire,
A terme ces savants fous voulaient nous voir devenir
Des dociles agneaux suivant bêtement le troupeau,
De serviles animaux agissant comme des robots.
Dépassés par le temps les hommes voulurent
Surpasser le présent, sans même penser au futur.
On pouvait ressusciter des espèces assassinées,
Sélectionner, croiser, inventer celles qui naissaient.
Donc on ne s'est pas gêné pour saccager l'environnement
Et ravager tout ce qu'il y avait de vivant.
Des plantes transgéniques au clonage des bêtes,
L'humanité avait réduit en esclavage la planète.
Assoiffés de conquêtes certains voulaient quitter la terre
Pour pouvoir coloniser le reste du système solaire.
Plus de tradition, plus de croyance, nous avions
Le progrès comme dieu et la science comme religion.
On n'avait pas passé l'âge de jouer à la guerre
On n'était pas assez sage pour s'amuser à dieu le père ;
Si bien qu'un jour, un jour, une guerre du monde éclata,
Et là, tour à tour, tombèrent les bombes a...
Ce que le feu, la faim et le froid ne tuèrent pas,
Les radiations s'y affairèrent, mais moi,
Je survécus à la folie des hommes,
Comme peu d'individus aux tueries de l'atome.
Le passé m'écœure et je crains l'avenir,
Je sais que nous sommes capables du meilleur comme du pire,
D'aspirer au bonheur et d'engendrer le malheur,
J'ai peur que l'on reconduise les mêmes horreurs...
Cellule X - Réalité Virtuelle« sont nominés, cette année au culte de la superficialité : »
Les chanteurs de la nouvelle vague, les acteurs en vogue,
Les empafés de la télé, les créateurs de mode...
Tous les rebelles de carton aux fausses provocations,
Et toutes les belles en toc sans réelle vocation,
Les grandes foires aux trophées où triomphent les bouffons
Et toutes ces célébrations à la gloire du pognon,
Où l'on n'y prime pas le talent mais la notoriété,
L'audience, le chiffre de vente ou bien le nombre d'entrée.
Les visages liftés et les nez repoudrés
Souriants de tout leur bridge aux caméras télé,
Il faut que tout le monde soit beau, il faut que tout le monde brille,
Qu'il y ait plein de nazes mégalos et de stars de pacotille.
Tout le monde est « hype », tout le monde s'adore,
On remercie toute l'équipe sans oublier les sponsors.
Il faut faire rever la masse pour la détourner de la crise,
C'est pourquoi il y a les strass et les paillettes du show biz.
Refrain
Cellule x, (cellule x) f*** (f***) le show biz
On baissera pas notre froc, faut qu'ils se le disent,
Cellule x c'est notre propre entreprise
Nous on f***, f***, f***, le show biz
Les promoteurs de l'art, les producteurs de nombre,
Directeurs de stars, calculateurs de l'ombre ;
Tous les pros de la culture de supermarche,
Et toutes ces industries de produits prefabriques.
Des hits à la chaîne, des tubes à usage unique,
Nourris à la graine de pops stars académiques.
Puisse qu'aujourd'hui tout ce qui n'a pas de valeur à un prix,
Une étiquette, un code barre, ils font de l'art un produit.
Teint blafard, costard blanc, lunettes noires,
Plus gros est son cigare et plus il a de pouvoir,
Du haut d' son building le virtuose du marketing
Se propose de chanter son hymne : « gold save the king ! »
« j'offre de la merde sur commande, du prêt à acheter,
Que le public en redemande, c'est ça mon métier ! »
Et ça marche, les étoiles passent, les fans s'amassent,
Et petit à petit, on abrutit la masse.
Refrain
D'abord le collector, ça fera du fric !
Le best off en renfort, ça fera du fric !
Les inédits post mortem, ça fera du fric !
Ça fera du fric, plein de fric, on entube bien le public !
La culture n'est pas à vendre, ni ceux qui la font,
Mais si la musique est une marchandise alors marchandons :
Y'aura pas de contrats d'exclusivité avec nous,
La liberté n'a pas de prix, un point c'est tout.
Autonomes, indépendants et fier de l'être,
Cellule-x.com sur internet,
Encourage le piratage de ses chansons,
Pour que l'information se propatge à la vitesse du son...
Refrain
Cellule X - Biz Must Go On