Lors d'une chute en décembre 2011 avec mon ancienne moto, mon pot en carbone a pris un coup. Le carbone n’étant pas toujours très résistant (
), le pot s’est fissuré. Voilà les dégâts :
Après de longues réflexions, j’ai finalement décidé de me lancer moi-même dans les réparations. D’une part, découpe du pot (pour l'esthétique et pour remettre en état l’extrémité du pot très mal en point) et d’autre part, réparer la fissure avec de la résine époxy et du tissu de verre. J’ai bien sur prévu une petite partie restauration (laine de roche ou de céramique et ponçage / vernissage).
Découpe du pot :
Matériel nécessaire : quelques outils (clés), perceuse et forêts « métal » taille 4 de bonne qualité, disqueuse, scie à métaux ou Dremel
Déposer le pot. Des outils basiques (clés) suffiront. Si ça coince au niveau de la ligne, un peu de WD40 fait l’affaire. Ensuite, percer les rivets pour enlever les deux embouts. Attention, les rivets d’origine sont de bonne qualité et assez résistants. Avec des forêts de mauvaise qualité, surprises garanties (j’ai pété un rivet Casto « métal » en 3 parties
!!). Ensuite, on retire les embouts (pas forcément évident) et ce qu’il y a dans le pot : - la « mitraillette » ;
- la laine de roche : complètement cramée pour moi
, du coup découpée en plusieurs parties. Je comprends mieux pourquoi mon pot commençait à bruler (jaunir)…
Pour la découpe, il faut évidemment couper l’enveloppe mais également la mitraillette. J’ai commencé par la mitraillette, découpée avec une disqueuse (beaucoup trop dur à la scie à métaux.).
- ce que j’ai découpé :
- l’emboitement avant la découpe :
- l’emboitement après la découpe : ça « s’inverse », donc on réduit la taille de l’ensemble de pas mal de centimètres (environ 10 cm alors que je n’ai coupé que 6 cm de mitraillette) :
Ensuite, vérifier la découpe qu'il faut faire sur la cartouche. Il suffit d’enfoncer à fond les 2 parties de la mitraillette : il ne faudra pas découper le pot plus que ça (sinon il faudra redécouper la mitraillette). Sur la photo, on voit bien que l’extrémité droite du pot a pris cher
…
Pour la découpe, un scotch bien posé en guise de guide (prendre son temps pour le mettre parrallèle au bord) fera l’affaire. Pour ceux qui se posent la question, la découpe du carbone avec une scie à métaux (lame neuve) se fait très bien !
Et voilà, découpe terminée :frime: . Voilà la fissure. On ne voit pas très bien mais j’ai préféré faire ça avant qu’elle ne s’agrandisse trop !
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Réparation à la fibre de verre :
Matériel : papier abrasif gros grain (environ 100), acétone, résine + durcisseur époxy Haute Température, tissu de verre assez « lourd » (300 gr/m²), spatule plastique, éléments de protection de base (gants, lunettes…)
Pour réparer la fissure, je vais poser de la fibre de verre et de la résine Epoxy. Prendre un tissu de verre assez « grossier » (300 grammes/m² pour ma part) et de la résine qui résiste un minimum à la température. J’ai trouvé le tout sur le site de la société SF-Composites. J’en suis très content et ils ont bien su m’aiguiller quant au type de résine, etc… Avant de poser la résine, il faut poncer avec du papier de verre grossier (grain 80 à 120) et dégraisser à l’acétone.
Une fois poncé et nettoyé (en principe, il ne faut plus voir de trace de brulure mais celle-ci était profonde, j’aurais fini par percer le pot à force de poncer…)
On peut alors attaquer la pose de la résine / fibre. Pour le matériel : tissu de verre, résine et durcisseur (vendus en kit évidemment), gants, masques et lunettes, et une spatule (indispensable pour bien poser le tout je trouve). Je n’ai finalement pas utilisé le pinceau…
Prévoyez également de découper au préalable les bouts de tissu de verre dont vous aurez besoin. Une fois les « mains dans la merde », ce sera plus difficile
… Il vous faudra également un récipient assez grand pour plonger le tissu de verre dans la résine.
Pour l’opération, pas de photo évidemment, désolé. Mais c’est assez simple : mélangez la résine et le durcisseur en quantité voulue (j’ai utilisé environ 400 gr de résine je pense). Pour mon type de résine, c’était 100 parts de résine pour 30 parts de durcisseur. Une fois mélangé, on verse dans le grand récipient, on trempe le tissu dedans (bien imprégner) et on le pose dans le pot. Pour le faire bien adhérer et éviter les bulles d’air, j’ai utilisé la spatule de cuisine. J’ai mis 2 petits « patchs » qui se chevauchent sur la fissure, puis j’ai posé des feuilles de tissu qui faisaient presque le tour du pot (j’ai voulu en profiter pour le rendre un peu plus solide). J’ai également posé un patch de tissu bien plus fin (100 grammes/m²) sur l’extérieur de la fissure pour la « coincer » des deux côtés. Dans mon cas, ce n’est pas un problème esthétique la fissure étant du côté de la roue !! Poncer également l'extérieur si besoin de poser de la fibre...
Le résultat au séchage
:
L’extérieur est un peu crade mais après je poncerais et vernirais. De toute façon on ne le verra pas beaucoup, l’important pour moi était de faire quelque chose de résistant
!
Pour le séchage, c’est 24 heures à température ambiante. Sauf que pour maximiser le potentiel de résistance à la température de la résine HT, il lui faut une « post-cuisson ». Dans mon cas, on m’a préconisé 15 heures à 60°C juste après le séchage. Pas évident
… J’ai donc bricolé un truc à la McGyver pour la nuit en attendant le soleil du lendemain 
:
Je ne pense pas avoir atteint les 60°C (quoique la partie la plus proche de l’ampoule ne devait pas en être loin) mais ça chauffait largement à 50°C… C’est mieux que rien !! Le lendemain, j’ai fait cuire le pot au soleil (ça tapait pas mal malgré seulement 25°C) avec un miroir derrière pour refléter les rayons. Et ça chauffait sévère !
Séchage et cuisson terminés. On voit encore la brulure mais j’ai mis la dose de fibre, ça devrait largement suffire !!
J’ai aussi fait en sorte de laisser dépasser la fibre puisque la pièce qui tenait les joints en caoutchouc était cassée d’un côté. Ça devrait me permettre de reposer facilement le joint.
J’en ai évidemment profité pour restaurer un peu les différentes pièces en inox au Belgom Alu :] :
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Rénovation extérieure :
Matériel : papier abrassif à l’eau (waterproof) grain 400, 600, 1000, acétone, vernis, prévoir un truc pour faire sécher le pot (si possible à l’horizontale)
Maintenant, j’attaque la rénovation extérieure, même si je n’en avais pas forcément besoin…
Il faut donc poncer avec du papier abrasif « waterproof » de plus en plus fin (pour ma part, grain 400, puis 600, puis 1000. On en trouve chez Norauto par exemple). Mouiller régulièrement votre papier.
Le résultat n’est pas parfait, il reste du vernis à certains endroits mais je n’arrive pas à faire mieux. Il faut croire que ces parties se trouvent dans des creux donc impossible à avoir…
L’ancienne fissure (on voit à travers, sympa non ?) colmatée de l’intérieur…
…et de l’extérieur. Alors oui pour l’instant c’est moche, mais il faut voir après vernissage ce que ça donne
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Vernissage :
Opération assez difficile je trouve pour une première fois. Après deux échecs assez décourageants, je pense avoir trouvé la technique pour faire quelque chose de correct avec une bombe : c’est comme pour servir une bière
: le verre ne doit pas être sous la tireuse dès le début. Pour la bombe c’est pareil : viser à côté du pot, appuyer, et une fois que le jet est en place (1 seconde quoi) on peut commencer à asperger le pot. Idem pour la fin : n’arrêter le jet qu’une fois hors de portée du pot. A asperger à 25 cm du pot, surtout pas plus près, sinon, coulure assurée. J’ai aspergé en zig zag de haut en bas en tenant le pot à l’aide de fil de fer passant dans les trous prévus pour les rivets (toujours McGyver powa quoi
)Les photos en cours de séchage après le 3ème essai réussi
:
Petit conseil : si vous laissez le logo de la marque, il faut le cacher avec du scotch. J’avais également mis un peu de carton en dessous du scotch, ca permet d’éviter les traces de colle en plein milieu du logo :cote:
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Remontage :
Séchage terminé, on attaque le remontage. Pour remettre le joint, j'ai fait un truc vraiment système D, mais ça devrait suffire
Ensuite, on met la laine de roche (ou laine de céramique, c'est mieux je crois). Perso, j'en ai mis 1 plaque et demie. 2 plaques ça tassait vraiment trop, je suis pas sur que ce soit le but non plus... Ma technique : mettre la première plaque dans le pot, mettre la plaque demie épaisseur autour de la mitraillette et rentrer le tout dans le pot (c'était impossible de tout mettre d'un coup car le pot accroche de l'intérieur)
Ensuite, repose des embouts (pas forcément évident) puis mis en place de touts les rivets. Un conseil, tous les mettres avant de riveter, ça évite les mauvaises surprises. Et surtout, ne pas oublier qu'il faut caller entre le pot et l'un des rivets la pièce qui tient le ressort qui lie pot / ligne... (
)
Pour finir, repose du pot sur la moto...
Voilà le résultat final
:
Résultat dans le temps (j'ai vendu depuis mais bon...)
La réparation a bien tenu, par contre sur le vernis, j'avais pris du Haute Température au début mais pas après, bah j'aurais du, ça a cloqué (micro cloques) au bout de 1000 km
Comme quoi un pot carbone n'est jamais fichu s'il est un poil abimé
J'en ai franchement aucune idée là, je sais même pas quelle matière c'est...
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