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Je pense qu'il est bon de s'appuyer sur l'expérience des pays voisins. En l'espèce, aucune étude n'a démontré de façon claire et avec un échantillon suffisamment représentatif que la baisse de 10km/h de la vitesse maximale autorisée sur le réseau secondaire était directement liée à une baisse du nombre d'accidents de la route ; elle est en revanche bien liée à une baisse de la gravité desdits accidents, comme exposé dans la mesure annoncée le 9 janvier 2018.
Le graphique mettant en relation les "mesures de sécurité" et la baisse du nombre d'accidents ne prend pas (ou pas assez) en compte l'évolution technologique de la sécurité des véhicules, de la capacité d'absorption des chocs, des aides à la conduite (limiteur/régulateur de vitesse, freinage d'urgence automatique, alerte de franchissement de ligne, ABS, ESP, contrôle d'assiette, etc.).
La vitesse étant un facteur aggravant et non une cause directe d'accident, il me semblerait plus utile de lutter contre les facteurs directs les plus importants, notamment en multipliant les contrôles liés à la conduite sous l'emprise de l'alcool et/ou de stupéfiants, le téléphone au volant, la conduite sans permis/assurance, le non-respect des distances de sécurité, l'inattention au volant, le non-usage ou le mauvais usage des indicateurs de changement de direction (clignotants), etc.
Par ailleurs, la baisse de la vitesse maximale autorisée risque d'induire une monotonie de conduite et un relâchement de l'attention des conducteurs, en plus de changer les habitudes des usagers (circuler à 80km/h signifie rouler sur le 4ème rapport en sur-régime, ou bien en 5ème rapport en sous-régime, et ne permet plus du tout de rouler sur un éventuel 6ème ou 7ème rapport offrant une démultiplication permettant de consommer moins de carburant).
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