Ceci étant dit, comme j'étais là, je peux tenter d'expliquer cette suite de mots sans queue ni tête à ceux qui n'ont pas vécu ce week-end

Jeudi soir, 19h30 : je sors d'un rendez-vous à 500 mètres de chez moi et mon 929 ne démarre plus. Je me dis qu'après pas mal d'interfile et de bouchons sous le cagnard, faisant chauffer le moteur à 110 degrés la plupart du temps, la batterie a peut-être pris une claque. Habituée également des problèmes Hondesques, c'est la question du régulateur qui vient rapidement à l'esprit.
Je pousse donc ma moto jusque chez moi sur 500 mètres,
suant comme une baleine sous mon cuir, ma dorsale, mon sac à dos et les yeux médusés des squatteurs de bancs sur le Boulevard des Batignolles.
Flash McTwin m'envoie un lien avec un régulateur à Chevilly-Larrue. Il est 20h. J'appelle le type qui me dit qu'il peut me le vendre le soir-même. Ni une ni deux, j'enfourche mon fidèle 600 direction Chevilly-Larrue. Le temps d'échanger quelques banalités, je repars. J'arrive chez moi vers 22h ; mon frangin a déjà démonté le 929 pour faire les tests nécessaires. Batterie à plat. Changement de régulateur et de batterie, valeurs correctes aux différents tests, mais tension de charge insuffisante. On se dit qu'il y a autre chose. On finit par ouvrir le carter ; le
stator est COMPLETEMENT cramé.
Je préviens Nem en lui disant que je ne pourrai sans doute pas venir mais qu'on va tenter le tout pour le tout. Il ne souhaite pas partir sans nous et est prêt à décaler le départ.
Il est minuit et demie, Flash, mon frère et moi sommes assis en tailleurs comme des clochards sur les so chics trottoirs du 8e, la moto inclinée et appuyée sur un réverbère, avec de l'
huile au sol. On cherche sur internet quelqu'un qui pourrait nous refourguer un stator en IDF. On regarde également le 600 au cas où ; les pneus sont lisses, les plaquettes à l'arrière sont mortes et je ne l'ai pas révisée depuis un moment... Finalement on trouve un stator à Dourdan. J'appelle ; bien sûr, à minuit et demie, le type ne répond pas. Je lui laisse un message désespéré et il me répond le lendemain matin. Quelle chance !
Je file donc à Dourdan et reviens avec un stator tout neuf.
Nouvelle session de bricolage sur le trottoir ; Flash remonte le stator en plein soleil cette fois, et à 13h, tout est prêt mais avec un carter moyennement étanche... tant pis, ça ira.
On réussit à partir et on se retrouve à l'aire de Lisses à 15h30 au lieu des 9h initialement prévues, toujours sous un soleil de plomb... et en interfile.
Nem nous prévient, on doit tartiner pour arriver à l'heure au gîte et faire les courses.
Dont acte. On arrive à 18h45, trempés... de
sueur. On repart à Saulieu pour faire des courses au
Bi1 du coin que Nem arpente au moyen d'une
trottinette volée dans un rayon

On y achète notamment de l'
époisses, tellement liquide qu'il avait commencé à se faire la malle pendant le trajet de retour au gîte.
Nous grilladons et les discussions commencent à partir dans des délires philosophiques du type :
pour 100 000 €, est-ce que tu ferais ci ou ça (des trucs horribles bien entendu, dont j'éviterai ici de dévoiler la teneur

)
Arrivent également cette blague
qu'est-ce qui est jaune et qui attend ? http://www.youtube.com/watch?v=zQRbmWJBcL8 ou cette chanson mentionnée par Gizmozap
https://www.youtube.com/watch?v=wBlorqX8s70, sans parler de cette phrase :
https://www.youtube.com/watch?v=L1678lhzC3s qui auront été répétées un nombre incalculable de fois pendant le week-end
La soirée se finit assez tard et Marie, la cousine de Nem nous rejoint à 3h30.
Le lendemain matin,
Gizmozap qui devait arriver à 8h45 pour le petit dej, arrive à 7h20 !
On se lève tous au fur et à mesure, et Gizmo va chercher croissants et baguettes à la boulangerie
A 10h et quelques, contre toute attente, nous sommes tous prêts à partir pour les 400 km de
roadbook de folie plein de virages

que Nem nous a préparé. C'est déjà la
canicule et certains sont
nus et poilus sous leur combinaison ou blouson. Bref une vraie balade cuir moustache qui s'annonce
Le début, avec beaucoup de
graviers et des demi-tours sur route est un peu hasardeux. Miwik, mon frère et moi perdons même le groupe. Je maudis Nem à cause des manoeuvres qu'il m'oblige à faire sur des terrains compliqués alors que je suis une quiche totale avec mes petites jambes
Une fois le rouleau de printemps retrouvé, nous repartons pour de bon. Le rythme est donné. Pas de temps à perdre !
ça roule sévère et moi je m'accroche comme je peux. Heureusement qu'on m'attend aux intersections !
Nous faisons une pause sandwich dans un bled perdu car j'ai failli à ma mission d'en fabriquer pour tout le monde le matin

.
Puis nous faisons une pause plus tard au lac des sapins, point le plus au sud du roadbook. Les
paysages sont magnifiques .

Après une baignade et une glace bienvenus, nous repartons vers le nord, avec un resto prévu à notre arrivée à Château-Chinon.
Mais le sort en a décidé autrement, une
Honda ayant voulu revenir à son état initial et sauvage pour tondre un fossé. C'est mon frère que je vois, en sortant d'un virage, debout à côté de sa moto, dans le fossé opposé.
Plus de peur que de mal mais tout de même

. On réussit à sortir la brèle du fossé et par là passe alors un
fermier sympathique et moderne. Il nous propose de pousser la moto jusqu'à sa ferme 500 mètres plus bas, puisqu'elle n'est pas en état de repartir.
Nem s'y colle avec Flash et Miwik.
Le fermier propose de la garder le temps de trouver une solution pour la récupérer. Il nous abreuve d'eau de source bien fraîche de son terrain et la fermière nous offre un
fromage de chèvre qu'elle venait de fabriquer que nous serons contents de manger le lendemain matin.
Il est 20h et nous sommes encore à plus d'une heure de Château-Chinon. Nous annulons donc le resto et repartons, moi en passagère de ma propre moto prêtée à mon frère pour le retour.
Le ciel s'obscurcit vite ; ça sent l'orage ! Nous faisons les pleins au village suivant et l'orage nous arrive dessus soudainement. Le vent se met à souffler très fort, le ciel est noir, la poussière et les feuilles tourbillonnent.
Nous jouons avec l'orage, qui par moments nous déverse dessus un torrent de pluie et parfois n'est pas encore parvenu à certaines des routes que nous empruntons. La lumière est magique, les éclairs déchirent le ciel et nous entendons le tonnerre malgré le bruit des motos et du vent dans nos casques. Les feuilles d'arbres jonchent le sol par endroits et il fait presque nuit dans les passages en forêt. Puis soudain, au milieu de ce
cataclysme, le soleil couchant, orange, qui nous éclaire tel un spot, quelques instants.
Nous arrivons finalement au gîte, trempés de pluie cette fois, et rincés, dans tous les sens du terme.
Nous improvisons un dîner avec ce qu'il reste dans le frigo et allumons un feu dans le
poêle pour sécher une peu nos équipements.
Le lendemain, Gizmo nous apporte encore croissants et baguettes fraîches, puis part de son côté, tandis que nous préparons nos affaires et nettoyons le gîte avant de rentrer à Paris.
Les routes étant mouillées nous rentrons par l'autoroute.
Soudain, comme si nous n'avions pas eu assez d'ennuis, la moto de Miwik se met à fumer et puer. Nous nous arrêtons sur une aire d'autoroute. Sa brêle pisse l'
huile 
Nouvelle séance de bricolage, torses nus avec les dorsales, sous quelques gouttes de pluie. La durite d'huile semble être percée mais rien n'en sort.

Nous repartons puis nous arrêtons à nouveau. Flash et Miwik fouillent les poubelles

et en extraient une bouteille de jus de fruit usagée dont ils prennent le bouchon. Flash le découpe et fait fondre le plastique sur la durite pour colmater la fuite. ça marche !

Nous rentrons finalement en interfile jusqu'à Paris, avant un nouveau déluge.
Nous sommes
fatigués, les nerfs sont tendus, mais heureux tout de même de ce week-end où nous avons cassé
4 verres . Nem a assuré même s'il s'endormait un peu partout, n'importe où et n'importe quand
