Le lundi 28 janvier 2013, le s voies sur berges rive gauche seront définitivement fermées à la circulation sur 2,3 kilomètres, entre le pont Royal et celui de l'Alma. Les 30.000 automobilistes qui empruntent quotidiennement cet axe majeur de la capitale devront se débrouiller pour trouver un autre itinéraire. Bon courage !!!
Dégoûter les franciliens d’utiliser leur automobile, sans pour autant leur offrir des solutions de remplacement, telle est la politique adoptée par la mairie de Paris depuis que Bertrand Delanoë en tient les rênes.
Motivée par la volonté d’améliorer la qualité de l’air dans la Capitale - ce qui pour les Citoyens de la Route est une évidente nécessité - les mesures prises pour limiter la circulation des autos (mais aussi des deux-roues motorisés via le rétrécissement des voies qui rend sinon impossible, du moins de plus en plus dangereuse la progression interfiles), ont de fortes chances de déboucher sur un résultat totalement à l’opposé de celui espéré par le Maire de Paris.
Car même si la circulation dans Paris a diminué de 25 % depuis 2001, les magiciens « verts » qui conseillent le maire ne pourront faire disparaître d’un coup de baguette magique tous les véhicules (entre 40.000 et 60.000 !) qui empruntent aujourd’hui quotidiennement (et pas seulement pour profiter de la beauté du site) les voies « rapides » qui bordent la Seine !
Le maire de paris persiste et signe !
Voilà qui ne semble pas perturber la mairie de Paris qui ignore superbement les résultats d’une enquête publique dont les participants ont rejeté à 78 % la fermeture des voies sur berge rive gauche !
Où circuleront donc, dès lundi prochain, les 30.000 automobilistes qui empruntent quotidiennement cet axe majeur ? Réponse : sur les quais hauts, notamment, qui vont devoir faire face à un afflux de 1000 véhicules supplémentaires par heure, ainsi que sur le boulevard périphérique nord et sud qui devra digérer une charge supplémentaire de 3 à 5 %, soit plus de 1 300 véhicules supplémentaires par heure.
Particulièrement optimiste, Bertrand Delanoë promet que la traversée de Paris ne réclamera que six petites minutes supplémentaires. On parie combien ?
De toute manière, même si le maire de Paris avait raison, l’augmentation envisagée de 5 à 7 minutes des temps de déplacements de transit, qui concerne les quelque 30 millions de déplacements annuels sur les voies sur berges, représenteront au total plusieurs millions d’heures perdues, ce qui réduira d’autant l’efficience économique globale de la métropole parisienne.
Une inévitable congestion
Ce constat, c’est la CCIP (Chambre de commerce et d’industrie de Paris) qui le dresse, tout en soulignant que la fermeture de la voie express rive gauche, de même que le réaménagement de la voie express rive droite, viennent s’insérer aux côtés d’autres projets urbains ayant une incidence sur la circulation automobile, comme la transformation substantielle des voiries souterraines des Halles, le réaménagement de la place de la République ou la mise en double sens des Grands Boulevards. Et de rappeler aussi que le réaménagement du boulevard Magenta a entraîné de grandes difficultés de circulation sur cet axe, difficultés qui perturbent fortement l’accès aux deux gares SNCF importantes que sont les gares du Nord et de l’Est.
La congestion, comme le souligne le projet de nouveau PDUIF (Plan de déplacements urbains d'Île-de-France), a « un impact important sur les temps de parcours mais aussi un impact environnemental (émission de gaz à effet de serre) car elle accroît les consommations de carburant ». En ce sens, la mise en œuvre des projets de la mairie de Paris vont à l’encontre des objectifs de développement durable de la Ville et du projet de nouveau PDUIF.
Mais bon, de quoi se plaint-on ? Et que représentent les heures perdues dans les embouteillages, l’augmentation des émissions de CO2 qui en découle et celles de NOx de nos chers Diesel, en échange de terrains permettant des activités sportives de plein-air (beach-volley skate-park…), de voies de promenade, de barges ludiques, de guinguettes, de pôles « nature », d'équipements culturels sur l’eau (cinéma, projections, art vivant…), bref d’un Paris-Plage permanent.
Ne reste plus à Bertrand Delanoë qu’à faire glisser Paris à la même latitude que Sydney… ou espérer une arrivée plus rapide que prévu du réchauffement climatique…
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