FORUM MOTARDS IDF | MOTO PARIS ET ILE DE FRANCE

[6pi]

Vu que je suis rentré et me suis occupé des photos, j'ouvre ce CR (dont le nombre de contributeurs sera assez limité par la force des choses... )

Jour 1 : Paris - Mont Dore

Départ donné aux environs de Saint-Arnoult, l'idée est de ne pas pas prendre l'autoroute : quand j'ai le temps j'aime bien voir les paysages changer progressivement, ça donne un petit côté Nationale 7 pour le départ en vacances.

Mais avant même le départ proprement dit, ça commence bien : j'ai raté mon réveil et suis à la bourre, sans compter qu'un joint spi de fourche s'est mis à fuir deux jours avant....
Je retrouve néanmoins Pinpin, qui a aimablement proposé de me prêter un Senna pour remplacer mon intercom chinois un peu plus limité. Je prends le temps de le mettre en place, pendant ce temps Pinpin le met en charge sur sa moto. Une fois que tout est prêt on se met en route, ou plutôt on essaie puisque la batterie de Pinpin est à plat

Aucun souci, il n'y a qu'à pousser... sauf que ça ne marche pas sur une DCT Bref, après avoir quémandé des câbles chez un dépanneur camion qui passait par là (pas équipé), Pinpin finit par trouver chez des ouvriers qui refaisaient la route non loin. Et c'est parti !

Traversée de la Beauce (c'est droit), puis du Berry où ça commence à s'incurver au Sud et arrivée en Auvergne. Les routes sont sympas avec du roulant et du moins roulant même si malheureusement il y a des portions gravillonnées (à croire qu'on en fait une spécialité locale en France).

Petite pause en début d'Auvergne, Pinpin fait le plein :


Un peu plus loin on arrive à un beau barrage, par une belle route arsouilleuse. Pinpin fait encore le pein :



Et la lumière est pas trop dégeu.



On continue mais le retard pris en début de journée va nous contraindre à faire une croix sur le Mont Dore et à aller directement à l'hébergement situé un peu plus au Sud. Pas grave, il y a encore pléthore de belles routes au menu.

Jour 2 : Mont Dore - Castres

C'est l'Auvergne, on alterne encore entre routes à chèvres et routes roulantes.

Pause sur une route à chèvres :





Vue du col d'Eylac :


S'ensuit un quiproquo avec Pinpin, je comprends qu'il a besoin de ravitailler mais qu'il a encore la réverve à entamer alors que non, en vrai il l'a déjà engloutie Bref, on redescend les cols jusqu'à Aurillac en arrivant à se perdre dans le processus, Pinpin rallie la station et met plus de carburant que le volume officiel de son réservoir...

En-dessous d'Aurillac ça y est c'est le Sud, tout devient plus sec. On passe par l'Aubrac, le parc naturel des Grandes Causses et celui du Haut-Languedoc. Sur la fin avant Castres les routes sont très sympas, c'est roulant et vallonné, très fluide.

[6pi]

Jour 3 : Castres - Foix

On sort du parc régional par les petites routes.


Il commence à faire vraiment chaud, mais la route qui fait Mazamet - Carcassonne compense, ça tourne, c'est large et bien revêtu, top quoi. Après Carcassonne on bascule dans les Pyrénées, passage au col de Montségur où se trouve le chateau cathare du même nom perché sur un gros rocher.



Je décide de tenter l'ascension, Pinpin préfère quant à lui une sieste à l'ombre

On repart, mais le drame commence... ça fait quelques kilomètres que je suis obligé de réajuster très souvent ma garde d'embrayage, faute de quoi les vitesses sont dures voire impossible à passer. Or en fin de journée le problème devient tellement aigu que je ne peux plus vraiment rouler... Décision de crécher à Foix alors qu'initialement on devait aller un peu plus loin

Jours 4 et 5 : Foix

Hé oui, bloqués sur panne mécanique... c'était bien la peine d'acheter une japonaise tiens. Initialement l'embrayage lui-même était soupçonné (également par le concessionnaire de la ville, qui même s'il ne fait pas Kawasaki a bien voulu regarder). Je lui commande donc les disques avec un délai de 24 ou 48h, mais je reste sur un doute puisque je n'avais aucun patinage. Après réflexion et recherche sur tous les forums imaginables, je penche plutôt vers le mécanisme d'embrayage plutôt que les disques, ce que j'arrive à confirmer après un petit démontage.

Le problème c'est que chez kawa le délai pour les pièces est d'une semaine, ce qui annulerait le trip
Je finis par me trouver un usineur/tourneur qui accepte de me dépanner et de me recharger/usiner la pièce fautive (alors qu'il était en congés !), et au bout de deux jours puis d'une séance de mécanique sauvage sur un parking, ça y est, ça remarche .

Malheureusement, c'est à ce moment que Pinpin se voit obliger de renoncer à cause d'un souci familial
C'est très dommage mais ça arrive, et il y a des priorités dans la vie. En tous cas je le remercie vraiment pour sa solidarité et sa bonne compagnie, ainsi que d'être resté à Foix avec moi alors qu'il n'y était aucunement obligé

[Lakota]

c'est ce qui s'appelle ne pas avoir de pot (d'autant plus avec une jap !). Enfin le principal c'est d'être rentré entier sans crash et d'être toujours motivé pour retenter l'expérience.
Et merci pour ce début de CR alléchant

[6pi]

Merci Lakota, c'était d'autant plus rageant qu'il n'y avait pas eu de vrai signe avant-coureur. J'aurais bien évidemment préféré que ça arrive 1500 bornes avant histoire de réparer tranquillement à la maison, mais bon c'est comme ça.

J'en profite pour mettre une petite photo de Foix parce que bon, on y a quand même passé deux jours



Mention spéciale pour LCF motos également (KTM, Guzzi, Aprilia) et à son patron très sympa qui m'a bien dépanné, notamment en me prêtant quelques outils (ben oui, j'avais pas prévu la clé dynamométrique). Un vrai bouclard avec le bon esprit motard, ça fait plaisir.


Jour 6 : Foix - El Frago

Je continue dans les Pyrénées, par petits et grands cols. Au passage je traverse des petits villages établis autour d'une rivière, c'est moche





Ma seule contrarieté : les camping-cars qui pullulent, dont certains qui manquent un peu de savoir-vivre (ne pas s'arrêter en haut d'un col pour laisser passer la trentaine de voitures qui se traîne derrière contrainte et forcée... ). Alors évidemment à moto on arrive à s'en défaire en jouant à saute-mouton, mais du coup faut pas vouloir s'arrêter faire une photo un peu après.

Je finis par arriver à la frontière Espagnole, que j'ai décidé de passer par le tunnel d'Aragnouet (mais qui se trouve au sommet du col, donc ça n'empêche aucunement d'arsouiller avant et après )





Arrivé en Espagne, je continue à descendre les Pyrennées jusqu'à la ville d'Ainsa. L'idée était de bifurquer vers Jaca par la N260 mais il commence à se faire tard (je suis parti un peu en retard le matin après avoir fait vidanger la meule par tranquilité d'esprit).

Du coup je décide de couper un peu plus au Sud pour rejoindre mon hébergement, que j'ai choisi dans un petit village assez proche des Bardenas pour lesquelles je veux être à pied d'oeuvre le lendemain matin.

Les routes sont très sympas, la région est vallonée et si elles ne sont pas toujours très larges la visibilité est bonne dans la plupart des virages donc on peut arsouiller tranquillement (d'autant plus que c'est assez peu fréquenté).





Plus je m'avance vers l'Ouest et plus ça devient agricole, avec des villages munis du château et de l'église qui vont bien.



Tout ça c'est bien mais l'heure tourne sérieusement et la nuit commence à tomber... je suis mon GPS mais la route passe de très bonne à dégradée, puis après le dernier village à inexistante : c'est une piste
Je consulte deux autochtones qui passent par là, et les options sont soit rebrousser chemin et perdre un temps considérable, soit continuer et de me taper 6/7 kms de piste. En Z1000 avec valoches

Finalement je tente le coup en me disant que les Bardenas le lendemain, ça n'est que de la piste, donc... et ça passe au poil

[Lakota]

ah super surprise, j'avais mal compris car je pensais que ton trip s'arrêtait suite à la panne. je suis d'autant plus impatient de lire la suite.
Quelles photos de rêve !
Et puis Foix cela me rappelle des souvenirs de môme quand j'étais monté en haut d'une des tours du château

[6pi]

Merci, au moins je n'aurais pas trimballé le reflex pour rien
Pour la peine, il va y en avoir quelques unes

Jour 7 : El Frago - Bilbao

Au menu : les Bardenas Reales !
Les Bardenas sont un désert classé parc naturel, aux paysages qui rappellent étrangement les US. Petite particularité : il n'y a pas de routes goudronnées. La zone est divisée en trois parties, celle du centre étant la plus connue et la plus fréquentée. Pour ma part, j'arrive par le nord.

Sur une des pistes menant aux Bardenas :



A ce moment, je commence à recevoir quelques gouttes sur l'occiput... ce qui m'inquiète, parce que de la piste boueuse en routière, je ne le sens pas trop. Heureusement, le nuage semble s'éloigner.







On voit en arrière-plan le nuage de pluie, qui aura eu le bon goût de se vider ailleurs.









Je me balade quelques bonnes heures, pendant lesquelles je n'ai croisé qu'une seule moto... une Harley
Les GS et autres Katoches qui pullulent sur route brillent par leur absence, allez comprendre.

Au final les pistes s'avèrent faciles, surtout dans la partie centrale. C'est très plat dans l'ensemble, et la vitesse est limitée à 40 km/h, donc ça passe sans problème. Il y a quand même quelques passages avec du sable/ornières, surtout dans les parties moins fréquentées, donc il ne faut pas se déconcentrer ou prendre trop de confiance.

La chaîne est bien lubrifiée en fin de séance


Après un rapide nettoyage, direction le Pays Basque. Je traverse rapidement la plaine jusqu'à la ville d'Estella, puis je recommence à attaquer du relief.

Le col de Lizarraga, juste avant d'entrer en territoire Basque :





A un moment en m'approchant de la mer, je tombe dans un nuage accroché à la montagne. Malheureusement, je me rends vite compte qu'il couvre toute la côte...



L'idée est de longer la mer jusqu'à Bilbao, la route est en bon état mais très étroite, ça tournicote dur et c'est physique. Elle passe par ailleur par plusieurs villes balnéaires avec le lot de circulation qui va avec. Je finis par couper par l'intérieur à quelques endroits, et là c'est parfait : il n'y a personne, l'asphalte est en super état, malgré une légère bruine par endroits je m'éclate

[Lakota]

Ouf c'est dur de lire ton CR au lieu d'être sur place
Surtout quand j'imagine combien une FTR s'éclaterait avec ses pneus d'origine dans les "Bardenas Reales"...
Faut oser passer par là avec une routière (en espérant que les pneus n'aient pas trop souffert ?). Chapeau en tous cas

Quel périple, quels paysages et quelle variété, pas besoin d'aller au bout du monde avec ça !
Rien de vu de mieux ni de plus exhaltant comme parcours, CR et photos ici !

[Bibi's]

Ton CR est vraiment top , ça donne bien envie de partir !
Pour les photos, tu utilises un appareil photo ou un téléphone ? Car elles rendent super bien aussi !

[Corto]

Ton CR est vraiment top , ça donne bien envie de partir !
Pour les photos, tu utilises un appareil photo ou un téléphone ? Car elles rendent super bien aussi !

T’es pas attentif
Il a dit qu’il utilisait un reflex
C’est pas un appareil photo un reflex ?
Bibi’s faut que l’on se pacs, je peux plus attendre

[missaoda]

debuts difficiles et pourtant road-trip merveilleux ! oui n'hésite pas a mettre des photos, les payasages (et ta moto..) sont magnofiques ! ca fait rever les routes choisies en espagne sont vraiment depayasantes après le sud de la France, je decouvre ces regions, merci pour ce CR détaillé et imagé

[GILOU29]

Nous avons de magnifiques CR de road trips en ce moment, merci !
Mais j'avoue que celui-ci est particulièrement dépaysant, une z1000 dans le désert des Bardenas, c'est juste improbable !!

[PAPYCOOL]

Super le CR
Tjrs envie de faire les Bardenas
Il y a pas grand monde dans ce coin
Pas eu peur de crever (un pneu )

[6pi]

Ouf c'est dur de lire ton CR au lieu d'être sur place
Surtout quand j'imagine combien une FTR s'éclaterait avec ses pneus d'origine dans les "Bardenas Reales"...
Faut oser passer par là avec une routière (en espérant que les pneus n'aient pas trop souffert ?). Chapeau en tous cas

Oui mais vu qu'il paraît que ces pneus sont médiocres sur route, tu aurais souffert dans tous les cols avant d'arriver dans les Bardenas
Je dois dire qu'avant de m'y aventurer, j'avais quand même fait une recherche rapide et on trouve pléthore de gens qui y sont allés avec des roadsters et autres machines routières, donc je n'étais pas inquiet. Au pire des cas j'aurais pu avoir une crevaison mais j'étais parti avec des mèches (je ne me plains pas de ne pas avoir dû faire de réparation en plein cagnard pour autant). Au final mes pneus sont ressortis nickel, pas une seule entaille

Quel périple, quels paysages et quelle variété, pas besoin d'aller au bout du monde avec ça !
Rien de vu de mieux ni de plus exhaltant comme parcours, CR et photos ici !

Merci, je dois dire que c'était assez surprenant de passer en à peine 200 bornes d'un désert aride à des montagnes toutes vertes et humides.

Ton CR est vraiment top , ça donne bien envie de partir !
Pour les photos, tu utilises un appareil photo ou un téléphone ? Car elles rendent super bien aussi !

T’es pas attentif
Il a dit qu’il utilisait un reflex
C’est pas un appareil photo un reflex ?
Bibi’s faut que l’on se pacs, je peux plus attendre

C'est bien un appareil, plus trois objectifs. ça occupe une grande partie de ma sacoche de selle.... Et pour couronner le tout je shoote en Raw et j'édite le tout derrière. Aujourd'hui des smartphones haut de gamme peuvent produire des choses surprenantes mais d'une part je n'en ai pas, et d'autre part je pense que je serai sfrustré par l'ergonomie et la qualité finale si jamais je veux faire un tirage. Mais c'est sûr que le confort de l'encombrement réduit est incomparable, sans compter que sur petit écran on ne fait pas la différence.

Il y a quand même une ou deux photos faites au téléphone, on verra si la différence ressort

debuts difficiles et pourtant road-trip merveilleux ! oui n'hésite pas a mettre des photos, les payasages (et ta moto..) sont magnofiques ! ca fait rever les routes choisies en espagne sont vraiment depayasantes après le sud de la France, je decouvre ces regions, merci pour ce CR détaillé et imagé

Nous avons de magnifiques CR de road trips en ce moment, merci !
Mais j'avoue que celui-ci est particulièrement dépaysant, une z1000 dans le désert des Bardenas, c'est juste improbable !!

Merci merci

[6pi]

Jour 8 : Bilbao - Cangas de Onis

Les nuages de la veille sont toujours bien là. Je commence la journée par poser la moto et me balader dans Bilbao, avec passage obligatoire au Guggenheim. Des éclaircies timides se dessinent et donnent un peu de lumière.















Puis je reprends la route, le programme étant d'avancer sur la côte avant de basculer dans la montagne en fin de parcours.

La topographie est particulière, les montagnes tombent quasiment directement dans la mer et laissent donc une petite bande où sont construites les villes. C'est une sorte de côte d'Azur avec des montagnes moins pointues et en beaucoup plus vert (climat oblige), avec de la même façon une autoroute qui longe la mer. Mon itinéraire alterne des tout petits bouts de cette autoroute avec d'autres bouts de petites routes qui vont dans la même direction en ziz-zaguant dans les monts.

L'autre chose qui surprend c'est à quel point l'industrie est présente. L'Espagne n'est pas forcément connue comme une puissance industrielle mais néanmoins il y en a, et ça se concentre dans le Nord. On passe sans vraiment de transition du pâturage bien vert à la grosse usine, comme ici :



Bref, j'avance et je fais une première escale à Castro-Urdiales, sorte de Honfleur local.





Petite pause dans un col.



Je passe par Santillana del Mar, réputé comme un des plus beaux villages d'Espagne si ce n'est le plus beau. C'est ce qui doit expliquer l'affluence, parce qu'il y a la foule des grands jours. Bon... je n'aime pas la foule et dans ce contexte covidé, je préfère passer mon tour. Tant pis, je reviendrai une autre fois.

J'ai droit à une belle lumière en fin d'après-midi, lorsque le soleil perce sur la baie de San Vicente de la Barquera :



Et après ça, direction Cangas de Onis dans la montagne, où j'arrive en fin de journée. ça y est, je suis dans les Picos de Europa

[Lakota]

C'est de plus en plus dur de te lire !

Faut dire que cela me rappelle mes toutes premières années de motard quand j'avais fait le tour de l'Espagne (4000 bornes) avec ma Suz GS1000G au sud en montant la route la plus haute d'Europe (j'ai lu que c'était la 3ème au monde) : Pico Veleta à 3400 m près de Grenade https://www.lemonde.fr/sport/article/20 ... _3242.html

puis en revenant en Cantabrie (à ne pas confondre avec le pays basque...). Cantabrie pour les espagnols c'est avant tout une région réputée pour sa combinaison montagnes-mer-vert, sa gastronomie et son tourisme culturel aux antipodes de celui de la côte méditerranéenne. Peu de chômage car cette région est prisée des riches basques de Bilbao et de ceux de Madrid et Barcelone.

Bilbao la ville industrielle (la plus riche avec Barcelone et Madrid) et son musée Guggenheim célèbre au monde et pas seulement pour cela ...


Santilla del Mar :
Décrit par Sartre comme « le plus beau village d'Espagne », Santillana del Mar est une petite cité médiévale parfaitement préservée. Un véritable musée à ciel ouvert qui invite à une agréable promenade dans ses ruelles pavées, à l'ombre des nobles demeures bâties entre les XIVe et XVIIe siècles
Cela me fait penser à Sarlat. Dans le style, c'est certainement l'un des plus beaux d'Espagne mais il y a tellement de "plus beaux villages d'Espagne".

Comme pour les villages de montagne, en Cantabrie c'est Barcena Mayor qui est réputé comme étant le plus beau.
Aaah prendre les routes côtières jusqu'à San Vicente de la Barquera point de départ vers les "Picos de Europa" (ses montagnes et ses lacs exubérants) Potes, Puente Dé, Cangas de Onis etc.

Encore, encore que je me fasse mal

[6pi]

Je ne connaissais pas du tout le Pico Veleta
A garder dans un coin de la tête pour le futur, je trouve que l'Espagne est un pays assez sympa pour rouler (plus que l'Italie par exemple).

En tous cas c'est sûr que le nord de l'Espagne a peu en commun avec la Costa Brava

Super le CR
Tjrs envie de faire les Bardenas
Il y a pas grand monde dans ce coin
Pas eu peur de crever (un pneu )

J'imagine que j'y étais à la plus haute saison, et la fréqentation était plus que raisonnable. Quelques voitures dans la partie centrale et quasiment personne dans la partie nord (j'ai dû y croiser un 4x4 en tout et pour tout). Donc effectivement si tu y crèves à la saison basse et que tu n'as pas de quoi réparer, il est possible que tu doives marcher un peu

[Relworp]

... la route la plus haute d'Europe (j'ai lu que c'était la 3ème au monde) : Pico Veleta à 3400 m près de Grenade https://www.lemonde.fr/sport/article/20 ... _3242.html

Ouais, enfin, passé 2500m, ça n'est plus accessible en véhicule motorisé.
Et oui, c'est assez peu connu et plutot déserté, sauf par les constructeurs automobiles qui y pratiquent leur test "chaud + altitude", sachant que Motril à 80km est au niveau de la mer, Grenade à 800m, et qu'en une centaine de km, on passe donc de 0 à 2500m.

A choisir entre les 2, le Pico de Europa est plus sympa quand même...

[6pi]

Jour 9 : Cangas de Onis - Oviedo

La journée commence tôt : je veux monter aux fameux lacs de Covadonga et l'accès est fermé aux véhicules après 8h30 en haute saison, il faut se rabattre sur un service de bus. J'arrive sur place un peu avant 8h pour apprendre que l'horaire est indicatif et que la route est barrée dès que le parking est complet, ce qui aujourd'hui a été le cas à 7h40

Me voilà donc obligé de poireauter pour prendre un bus avec les manants, sachant que ça n'ouvre que vers 9h. Ravi je suis

Bref, heureusement que l'endroit vaut largement l'effort. Si le temps est gris en bas, en montant on arrive tout juste à passer au-dessus des nuages et la lumière est superbe.









Une fois que j'ai fait le tour et que je suis redescendu, je reprends la moto et commence ma boucle vers Oviedo. La route passe par des gorges sympa, mais pour le coup je n'ai pas beaucoup de photos (trop occupé à rouler )



Malheureusement, il commence à pleuvioter au bout d'un moment et ça finit par devenir de la vraie pluie

Je suis obligé de mettre mon tout nouvel équipement pluie que j'ai acheté pour l'occasion (surveste, surgants et sur-chaussures en plus du traditionnel pantalon). Le côté positif c'est que ça marche plutôt pas mal, je peux terminer mon après-midi globalement au sec.



Arrivée à Oviedo où l'on voit bien que c'est humide...



La météo ne me ravit pas mais bon, en venant dans cette région je savais qu'il y avait un risque (même si c'est la période la plus sèche - ou la moins humide).

[6pi]

Jour 10 : Oviedo - Pola de Allande

Vu que je suis redescendu de la montagne, le programme aujourd'hui est de longer la côte et de passer par tous les caps et plages intéressantes, avec en point d'orgue la fameuse plage des Cathédrales. Et bien sûr d'en profiter pour faire quelques photos sympa.
Les choses ne vont pas se dérouler comme prévu...

Au lever, je jette un oeil par la fenêtre : la météo s'annonce rieuse...



Oui oui, on est bien en Espagne au mois d'août

Ceci étant, la pluie s'est arrêtée lorsque je prends le départ donc ça ne commence pas trop mal. Avant d'attaquer la côte proprement dite, direction Avilès et son centre culturel signé Niemeyer.









Personnellement je trouve ce genre d'architecture super intéressante et très photogénique. Je suis assez surpris de voir que l'ensemble date du début des années 2010, Niemeyer étant plutôt associé aux années 60/70 dans mon esprit à cause de Brasilia et du siège du PCF. Mais il est vrai qu'il a eu une sacrée longévité et que pour des raisons politiques il aurait eu du mal à oeuvrer en Espagne dans les années 70...

Malheureusement il recommence à pleuvoir et en repartant on passe d'une pluie normale à une pluie vraiment lourde et régulière. ça tombe sans discontinuer à un niveau nettement supérieur à celui de la veille et je commence à baliser un peu

Cudillero del Mar, un petit village de pêcheurs connu (en regardant bien la photo on voit la pluie )



Puis la côte proprement dite





Playa del silencio


Vu la situation météo, je ne profite pas complètement je décide de laisser tomber les petites routes et de filer à la plage des Cathédrales (située plus à l'ouest, à la limite de la Galice) par l'autoroute. Peine perdue, ça empire encore. La chaussée ne draine plus l'eau et en prime je me prends des grosses rafales sur les viaducs (idéal avec le carénage et les valises). ça commence à devenir un peu dangereux.

Je finis par m'arrêter dans une station pour faire le point et me mettre à l'abri. Y arrive en même temps que moi un Belge, Xavier, qui fait un périple similaire jusqu'en Galice depuis Bruxelles. Sauf que lui roule en Monster à bracelets

On est tous les deux complètement trempés, mon équipement pluie a lâché l'affaire depuis belle lurette et en prime la buée de ma pochette téléphone rend la nav illisible
Du coup on discute le bout de gras pendant une grosse heure, le temps que la pluie passe... sauf qu'elle ne passe pas du tout, ça continue sans faiblir

Bon... je décide de faire une croix sur la plage des Cathédrales, ça aussi ça sera pour une prochaine fois. Retour donc dans les monts cantabriques, les routes sont magnifiques mais détrempées, ça ravine partout. Le grip est très variable, ça va du très acceptable au quasi-nul. J'ai l'impression que lorsque la chaussée est un peu frippée ça fait des petites flaques dans laquelle je fais des mini aqua-plannings quand je penche un peu, je sens la moto glissouiller de l'avant et de l'arrière.



Je finis par attaquer un col plus élevé avant d'arriver à destination, où en plus de la pluie il y a du brouillard. Ah et aussi des vaches au milieu de la route. Après l'avoir passé sans avoir emplafonné le moindre bovin, à 5 bornes de l'arrivée un autochtone en Passat qui arrive en face dans une épingle fait un beau 180° sous mon nez ... (chapeau le survirage avec une traction et un gros empattement)

Bref, je ne suis pas trop mécontent d'arriver à l'hôtel en un morceau (mouillé), où je dévalise le stock de vieux journaux de la réception pour tenter de faire sécher bottes et gants. Une belle journée que je n'ai pas hâte de recommencer , heureusement que les prévisions sont moins catastrophiques pour le lendemain.

[Storm]

Merci pour ton CR qui fait bien voyager. Les photos sont superbes.
Sinon, tu parles espagnol ?

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[6pi]

Oui, je suis même bilingue

[Storm]

Effectivement, ça aide.
En tout cas, chapeau, je suis admirative.

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[6pi]

Jour 11 : Pola de Allande - Potes

Il ne pleut plus, c'est déjà ça. En fait les nuages, présents le matin, se morcèlent jusqu'à ce que le ciel soit complètement bleu. Yes !
Il faut quand même rester prudent, dans les sous-bois il y a tellement d'humidité qu'il y a de la mousse sur le bitume, à certains endroits c'est un peu vert...

J'ai atteint la veille le pointle plus occidental du voyage, aujourd'hui je reviens vers l'est par une boucle qui passe par le sud des monts cantabriques, avant d'y re-rentrer pour atteindre Potes (l'autre ville des Picos avec Cangas de Onis). En chemin je passe par trois barrages/lacs artificiels.

Traversée du parc naturel des Fuentes del Narcea




Je tombe sur un observatoire à ours, qui vivent apparamment dans la vallée en contre-bas et dans la montagne de l'autre côté. Il y a quelques spotters sur place, avec lunette et jumelles. Sans surprise je n'arrive pas à voir de plantigrade (eux non plus d'ailleurs).

Je passe un premier barrage avec son lac artificiel et bascule dans une série de vallées.









Passage sur le 2e barrage/lac artificiel.




La Z1000 en mode shooting au passage, parce qu'on ne l'avait pas encore assez vue


3e lac artificiel de la journée, c'est lassant


Je remonte ensuite vers le col San Glorio, la route est top
Arrivé au sommet qui marque la frontière avec la Cantabrie, surprise surprise, c'est le brouillard complet. L'autre versant est donc bien nuageux, et c'est dommage parce que là aussi la descente vers Potes est magnifique (20 bornes de grosse attaque , à peine entamée par quelques automobilistes qui ont du mal à rester dans leur file dans des virages en aveugle)

Bref, vraiment une super journée qui compense largement celle de la veille.

[TeddyLo]

Content que t'aies pu realiser ton trip, ce qui nous permet de le vivre aussi au travers de ton super reportage photo
Par contre je ne sais pas pourquoi je sens que ta prochaine moto sera un trail

[6pi]

Effectivement, ça aide.
En tout cas, chapeau, je suis admirative.

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Merci

Pour la langue c'est vrai que c'est plus confortable, mais dans un pays comme l'Espagne tu t'en sors toujours en baragouinant deux ou trois mots je pense.