comme promis, chose............. mais j'ai demandé un coup de main à Corneille(trop fainéant sur ce coup), pas le chanteur, l'autre
Sous moi donc cette troupe s'avance,
Et porte sur le front une mâle assurance.
Nous partîmes cinq ; mais par un prompt arrivage
Nous nous vîmes trente en arrivant au péage,
Tant, à nous voir marcher avec un tel visage,
Les plus frigorifiés reprenaient de courage !
J'en perds les deux tiers, aussitôt qu'arrivés,
Dans le fond des campagnes qui lors furent trouvés;
Le reste, dont le nombre augmentait à toute heure,
Brûlant du carburant, autour de moi demeure,
Se couche contre terre (en virage), et sans faire aucun bruit
Passe une bonne part d'une si belle envie.
Par mon commandement le Van Van en fait de même,
Et se tenant cachée, aide à mon stratagème;
Et je feins hardiment d'avoir reçu de vous
L'ordre qu'on me voit suivre et que je donne à tous.
Cette obscure charité qui tombe du retard
Enfin avec le flux nous fait voir trente phares;
L'onde s'enfle dessous, et d'un commun effort
Les les rapides et leur chien roulent au plus fort.
On les laisse passer ; tout leur paraît tranquille;
Point de motards au loin, point de motards en ville.
Notre profond silence abusant leurs esprits,
Ils n'osent plus douter de nous avoir surpris;
Ils abordent sans peur, de leur bécane, ils descendent,
Et courent se livrer aux mains qui les attendent.
Nous nous levons alors, et tous en même temps
Poussons jusques au ciel cent mille ricanements .
Les nôtres, à ces cris, du bistrot répondent;
Ils paraissent armés, les rapides se confondent,
L'épouvante les prend à demi descendus;
Avant que de rouler ils sont encore perdus.
Ils couraient au roulage, et rencontrent leur galère;
Nous les pressons au resto, nous les pressons même à terre,
Et nous faisons courir la honte d'en leurs rangs,
Avant qu'aucun résiste au blasphème des lents.
Mais bientôt, à Pierrefonds leurs deux princes les rallient,
Leur courage renaît, et leurs terreurs s'oublient
La honte de se perdre sans avoir combattu
Arrête leur désordre, et leur rend leur vertu.
Contre nous de pied ferme ils se tirent sur l’asphalte;
De notre groupe leur font venir des figures béates.
Et la terre, et les routes, et leur GPS qui est mort,
Sont des champs de carnage où triomphe les plus forts.
Ô combien d'actions, combien d'exploits célèbres
Sont demeurés sans gloire au milieu des picards,
Où chacun, seul témoin des grands coups de « trop tard »,
Ne pouvait discerner où leur route les perdait!
J'allais de tous côtés encourager les nôtres,
Faire avancer les uns et soutenir les autres,
Ranger ceux qui venaient, les pousser dans les tours,
Et ne l'ai pu savoir jusques au rupteur du compte tours.
Mais enfin la vivacité montre notre avantage;
Les rapides voient leur perte, et perdent soudain courage
Et voyant un renfort qui nous vient secourir,
L'ardeur de vaincre cède à la peur de se pourrir.
Ils gagnent leurs bécanes, ils en coupent les câbles,
Poussent jusques aux cieux des cris épouvantables,
Font retraite en tumulte, et sans considérer
Si leurs rois avec eux peuvent se retirer.
Pour souffrir ce devoir leur frayeur est trop forte;
La route les apporta, la route les remporte;
Cependant que leurs rois, engagés parmi nous,
Et quelque peu des leurs, humilier de nos roues,
Disputent vaillamment et vendent bien leur vie.
À se rendre moi-même en vain je les convie :
Le casque au poing ils ne m'écoutent mais trop tard;
Mais voyant à leurs pieds tomber tous leurs motards
Ils demandent le chef; je me nomme, ils se rendent.
Je vous les envoyai tous deux en même temps;
Et le combat cessa faute de combattants.
P/S original
http://www.inlibroveritas.net/lire/oeuvre62-chapitre0.html