Sacha Mrtn a écrit:Un petit truc pratique c'est un collant en soie en dessous du jean! Il y a rien de mieux pour ne pas avoir froid en dessous de la ceinture !
C'est bien, en effet, mais cela ne sert pas à grand-chose si tu ne portes pas une couche isolante, coupe-vent, par-dessus le jeans.
Sacha Mrtn a écrit:Le problème reste bien évidemment les mains..
Concrètement, vous aurez besoin d’équipements d’hiver si vous roulez par moins de 5°C et pendant plus de 15 km. C’est en moyenne à partir de cette distance que le corps commence à se refroidir (variable en fonction de la vitesse et de la protection de votre véhicule).
Veste et pantalon doivent être imperméables tout en assurant une protection thermique maximale.
Toutefois, je précise de suite que des vêtements moto hivernaux, même bons, se révèlent en général insuffisants à réellement préserver du froid. Ils sont là surtout pour isoler, pas pour vous réchauffer. Ce que vous porterez en-dessous pourra seul retenir la chaleur de votre corps.
Et de toute façon, je vous le dis d’expérience, après des milliers de kilomètres parcourus en hiver, sur le bitume, la terre, la neige et le verglas, de la Norvège au Maroc, du bord de mer à plus de 2.000 mètres d’altitude, par des températures jusque -25 degrés… on finit toujours par avoir froid !
C’est obligé. Le vent relatif créé par la vitesse vous refroidit, car il abaisse la température par rapport à la température réelle ambiante.
Quoi que vous fassiez, après des heures et des heures de route, le froid gagnera peu à peu toutes les couches de vos vêtements, jusqu’à votre peau. Sauf si vous avez une source de chaleur externe (par des équipements chauffants, par exemple),
Tous ces conseils ne sont destinés qu’à retarder l’apparition du refroidissement.
(...)
Les mains : les parties du corps les plus difficile à protéger car il faut limiter l’épaisseur des gants pour garder une bonne sensibilité des commandes.Ici aussi, évitez de tomber dans la « paranoïa de la couche » ! Rien de pire que des mains comprimées, sans couche d’air autour des doigts pour les isoler. En cas d’engourdissement, lâcher une main du guidon et la secouer pour rétablir la circulation sanguine.
Un truc de sportifs, les pommades qui stimulent les muscles et activent la circulation sanguine, comme l’Akileïne, qui tonifie grâce à son mélange de caféine et de piment.
Par temps sec, des gants mi-saison, doublés de sous-gants de soie, peuvent faire l’affaire. S’il pleut, c’est une autre histoire et seuls des gants étanches en Gore-Tex (respirant) ou néoprène (non respirant) peuvent réellement protéger.
Une solution est d’enfiler des sous-gants à l’intérieur de gants d’hiver choisis exprès une ou deux tailles trop grands, afin de laisser une couche d’air entre le sous-gant et le gant.
Inutile d’acheter des sous-gants si c’est pour les mettre en plus de vos gants habituels. Les sous-gants risquent alors de comprimer les doigts, réduisant le flux sanguin, ce qui entraîne forcément un refroidissement plus rapide. Ils ne sont efficaces que dans des gants plus grands.
La solution « traditionnelle » la plus efficace par grand froid: les gants « trois doigts », dérivés des célèbres Segura Lobster (homard). Principe simple: l’index et le majeur d’une part, l’annulaire et l’auriculaire d’autre part se réchauffent mutuellement. A mi-chemin de la moufle et du gant, ils offrent plus d’efficacité contre le froid que les gants traditionnels, mais nécessitent un temps d’adaptation. J’ai possédé une paire de gants HG « trois doigts », il ne m’a fallu qu’une demi-heure pour m’y habituer.
Certains mettent des sous-gants en plastique, comme des gants de chirurgien. C’est une solution, mais il est bien plus utile d’avoir la couche « coupe-vent » à l’extérieur du gant, et non à l’intérieur. La bonne vieille recette est donc de porter un sur-gant en caoutchouc, type gants Mappa de vaisselle. C’est ultra-moche, mais efficace et pas cher.
Conseils générauxEnfilez vos équipements de route au dernier moment, avant de partir pour une longue route en hiver.
En effet, les mouvements, les efforts que l’on fournit avant de partir, en arrimant les bagages, en allant ouvrir le portail, en chargeant la moto, en la poussant… font monter la température du corps. Il arrive parfois que l’on transpire, surtout si on porte sur le dos tout son harnachement « grand froid », bien épais, pas respirant et qui pèse lourd.
D’une part, la sensation de chaleur risque de vous faire enlever une couche qui vous fera cruellement défaut quelques kilomètres plus loin, quand vous vous serez refroidi.
D’autre part, la sueur dégagée va peu à peu se refroidir et accélérer votre refroidissement général.
Faites en sorte de ne jamais transpirer avant un trajet à moto en hiver.
Par contre, pendant que vous préparez la moto, posez vos vêtements moto sur un radiateur (mais pas un radiateur électrique !).
Les fibres vont absorber la chaleur et la restituer, pendant au moins quelques minutes, après quoi le contact de l’air froid les refroidira très vite. Cela ne vous préservera pas du froid, mais au moins, vous partirez au chaud, le temps de trouver la bonne position de conduite.
C’est particulièrement valable pour les gants car les mains se refroidissent très vite quand on prépare une moto à mains nues sous la bise. Et avoir les doigts au chaud, juste le temps qu’ils se réchauffent un peu, s’avère bien agréable au début d’une longue route hivernale.
Un corps mal isolé se refroidit rapidement en l’absence de source de chaleur externe. Si votre moto n’est pas équipée de poignées ou de selle chauffantes, il existe plusieurs solutions pour créer cette source de chaleur bienfaitrice.Première solution : les chaufferettes.Il existe deux types de chaufferettes : réutilisables ou à usage unique.
La chaufferette à usage unique utilise une matière appelée « calorite » (c’est une marque commerciale, pas le nom scientifique) qui s’oxyde au contact de l’air en dégageant de la chaleur.
Le principe est simple: on enlève la chaufferette de son sachet, on la secoue pour faire entrer l’air et ça chauffe ! Plus qu’à la mettre dans le gant ou la botte. La chaleur diffusée dure plusieurs heures.
Le principal fabricant de chaufferettes à usage unique s’appelle Grabber. Leurs produits sont distribués un peu partout.
Sur le même principe, Décathlon commercialise des chaufferettes sous sa marque Aptonia.
Précision : les composants de la poudre sont biodégradables et sans danger pour l’environnement (poudre de fer, eau, poudre de bois, charbon actif et sels).
La chaufferette réutilisable obéit à un autre principe chimique. De l’eau, contenue dans un petit sac, est saturée d’acétate de sodium en solution instable. Il suffit de plier une petite plaque en métal en suspension dans cette solution pour déstabiliser le produit et le faire cristalliser. Il se solidifie en dégageant de la chaleur pendant plusieurs dizaines de minutes. En cas de long trajet, il ne faut donc pas hésiter à en emporter plusieurs.
Ces chaufferettes sont économiques (moins de trois euros pièce) et réutilisables (une centaine de fois), il suffit de les mettre à tremper dans de l’eau bouillante jusqu’à ce que la solution redevienne liquide.
Mais ces chaufferettes ne peuvent pas se mettre partout, elles prennent de la place, ne peuvent pas toujours se glisser dans les gants ou les bottes, et leur chaleur ne dure pas plus d’une demi-heure.
C’est l’exposition au vent relatif (provoqué par la vitesse) qui, en plus de mouiller quand il pleut, fait descendre la température de la surface des vêtements et, au bout d’un moment, celle de notre corps.Pour éviter d’être exposé au vent, on peut monter des carénages plus ou moins complets, déflecteurs ou autres bulles ou spoilers adaptables. Si l’effort s’avère limité pour une bulle haute, les travaux de mise en place peuvent être importants pour d’autres éléments de protection.
Discrètes, les
poignées chauffantes (disponibles en option sur de nombreux modèles de motos routières) remplacent les poignées d’origine ou s’adaptent en se posant par-dessus. Les adaptables se présentent sous la forme d’un kit composé d’une paire de poignée, d’une commande à fixer au guidon, de fils électriques, de leurs connecteurs et d’un porte-fusible. Le raccordement est généralement assez simple à réaliser, mais il faut veiller à placer correctement le bouton de commande pour pouvoir l’actionner en roulant.
Elles nécessitent parfois quelques vérifications préalables ou aménagements électriques sur votre moto. De plus, elles ne chauffent que l’intérieur de la main et n’évitent pas les engelures par grand froid.
Combinées avec des pare-mains ou des manchons, les poignées chauffantes restent toutefois le remède le plus efficace contre le froid. A partir du moment où vous empêchez le flux d’air froid d’arriver sur vos mains, la chaleur diffusée par les poignées chauffantes ne se disperse plus (ou moins).
Dans cette logique, il est alors plus efficace de porter des gants fins qui vont laisser passer la totalité de la chaleur, plutôt que de gros gants d’hiver qui isolent du froid mais aussi du chaud.
Moins compliqués à mettre en oeuvre, les
protège-mains (ou pare-mains) présentent l’avantage de réduire ou couper l’arrivée continuelle de l’air froid sur les gants. Les trails en sont souvent équipés d’origine, mais des modèles adaptables peuvent se monter sur la plupart des machines, les formes des commandes se ressemblant généralement. Il est par ailleurs possible d’augmenter leur efficacité par des déflecteurs supplémentaires.
Pour les bricoleurs, il existe également la possibilité de se monter des pare-mains artisanaux, à partir de toute sorte d’emballages en plastique. J’en ai vu taillés dans des bidons, dans des couvertures de classeur, dans des boîtiers de cassette VHS…
Plus efficaces encore, les
manchons permettent de préserver les mains du froid (surtout s’ils sont combinés avec des poignées chauffantes) et de la pluie. Disgracieux, ils sont toutefois appréciés des coursiers qui, en ville, ont les doigts très souvent ouverts pour manœuvrer et n’aiment pas perdre du temps à mettre et enlever de gros gants.
Choisissez un modèle dont la taille est prévue pour vos commandes, notamment pour capuchonner le bocal de liquide de frein (et d’embrayage quand il est présent). Le manchon doit être suffisamment vaste et rigide pour qu’il ne vienne pas appuyer sur les leviers de frein et d’embrayage sous la pression du vent. Appliquez-vous à les lacer correctement pour qu’ils ne bougent pas et ne laissent pas d’entrée d’air.
Pour les budgets serrés, il est bien sûr toujours possible d’acquérir des manchons d’occasion. Ou alors d’en acheter des modèles bas de gamme en grande surface (entre 20 et 30 euros) et de les adapter sur votre guidon à grand renfort de scotch renforcé et de barres de renfort, afin de les isoler et de les empêcher d’appuyer sur les leviers.
Augmentez votre température interne par une activité musculaire.Bougez sur la moto, une jambe après l’autre, un bras puis l’autre, mettez-vous debout, faites des flexions, secouez les jambes…
Arrêtez-vous plus souvent pour vous réchauffer et bougez ! Faites des moulinets des poignets et des bras, même aux feux rouges.
Profitez de la source de chaleur principale de votre machine : son moteur. A la pause, rapprochez-en vos mains nues pour les réchauffer (sans le toucher, bien sûr). Vous vous arrêtez quelques minutes ? Mettez vos gants au plus près du moteur, coincés sous le carénage ou posés sur les cylindres pour un flat-twin.
Attention toutefois à ne pas les mettre en contact avec les tubes d’échappement, cela les ferait fondre (vécu).
Pour vous réchauffer, approchez les mains d’une source de chaleur (radiateur), mais ne les mettez pas en contact direct ! Le froid anesthésie : rien de pire que de plonger des mains ou des pieds glacés dans l’eau très chaude, vous ne feriez que les brûler. Mettez-les sous l’eau tiède et augmentez très progressivement la température.
A la fin d’un long trajet hivernal, on est parfois tenté d’accélérer ou de zapper la dernière pause pour arriver plus vite. Erreur fatale ! Les derniers kilomètres sont ceux où l’on est le plus fatigué, le moins attentif et donc les plus accidentogènes.
"L'homme sage est celui qui connaît ses limites" (c) Clint Eastwood, alias "Dirty" Harry Callahan, in "Magnum Force" (1973)