comme d'hab la version complète avec le photos se trouve ici:
http://motokast.blogspot.fr/2013/07/7-jours-moto-dans-les-alpes-day-5-ca.htmlet voici la version texte (vachement moins bien):
Day 5 - Ça plane pour moi !Vendredi. Le soleil est au rendez vous au lever
Tout le monde scrute avec inquiétude la météo car elle est déterminante pour l'activité principale de la journée: le survol des Alpes en avion. Renseignement pris auprès de Météo-France: le temps sera mitigé. Plutôt beau le matin mais se couvrant l'après midi (en fait ce serra une perpétuelle succession de nuages et d'éclaircies). Rien qui ne nous empêche de survoler les Alpes mais le manque de soleil rendra le paysage un chouïa moins beau.
8h pétantes. Départ à moto pour l'aérodrome d'Albertville où avion et pilotes sont censés nous rejoindre. A l'arrivée, personne. Ils sont encore à Chambéry où l'avion est basé. Nous prenons le café en les attendant. Il y a un peu d'activité sur l'aérodrome: décollages et atterrissage d’hélicoptères pendant que des avions sont sortis des hangars et remplis de carburant. On les regarde, on discute. Ça nous occupe.
Notre avion arrive enfin Un petit Robin, ailes basses et 4 places à l'intérieur. Nous faisons connaissances avec nos pilotes: une pilote expérimentée et un jeune pilote. Discussion autour de la météo (peu de vent. Nous ne serons pas trop secoués mais de la nébulosité qui nous cachera en partie les montagnes). Le plan de vol se fera donc à la carte en fonction des conditions météo. La chasse au soleil est ouverte!
Les trois premiers passagers montent dans l'avion avec enthousiasme. C'est la pilote expérimentée qui les emmène. Ceux qui restent discutent avec le jeune pilote. Il est passionné de pilotage, nous raconte sa formation, nous donne des détails sur l'avion,...
Au bout de 30 mn, l'avion n'est toujours pas revenu. Nous commençons à scruter le ciel, sans inquiétude; plutôt avec impatience. Il finit par arriver. La pilote et nos collègues motards descendent un par un. Aucun mot n'est nécessaire pour voir comment s'est passé le vol. Le large sourire qui barre leur visage suffit à nous faire comprendre qu'ils ont vécu un moment inoubliable. Leur récit le confirme. Françoise précise qu'on lui a proposé de prendre les commandes mais qu'elle a refusé. Cette info n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd. Je ferai attention à ma place quand je monterai dans l'avion
Un deuxième groupe part avec le jeune pilote puis revient. Même sourire. Même bonheur. Le troisième groupe part aux environs de midi. Comme chaque rotation dure environ une heure, nous décidons de passer à table. Ils reviennent au moment du dessert. Même banane sur le visage, même joie de voler.
C'est enfin mon tour de monter dans l'avion. On me propose de monter devant. Je ne refuse pas, évidemment. En montant dans l'avion, je fais bien attention de mettre mes pieds sur les bandes noires de l'aile, là où sa structure est renforcée. Je m'assieds, je me sangle. Le pilote ferme le cockpit et entame la checklist. Il annonce ensuite son intention de décoller à la radio. Pas de réponse. Nous nous engageons sur la piste, tout doucement. Arrivés en bout de piste, le pilote entame son demi-tour. Quelques instants plus tard, il met les gaz pour 40 mn de bonheur.
L'avion prend rapidement de la vitesse. Les sensations sont différentes de celle d'un avion de ligne: l'accélération est moins franche mais l'avion réagit plus vite aux sollicitations du pilote. Nous entamons notre demi-tour, survolons quelques temps la ville d'Alberville. Au bout de quelques minutes, nous attaquons des zones plus sauvages des Alpes et nous sommes éblouis par la beauté du paysage. Les noms des montagnes, des cols, des routes défilent dans la radio, mais impossible de les retenir tous. Le paysage est magnifique. Notre attention est totalement captée par le paysage. Le cerveau ne gère plus que les yeux...
Après avoir survolé la maison d'un collègue ("Tiens, elle est à qui cette voiture garée devant ma maison, à côté de celle de ta femme?"), le pilote nous annonce que nous allons prendre la direction du Mont Blanc. Les noms des différents glaciers se succèdent dans le casque. Une fois de plus, le cerveau ne traite que les informations venant des yeux (émerveillement!) et je ne retiens aucun nom. Puis nous arrivons au clou du spectacle: nous rentrons dans la mer de glace après avoir survolé Chamonix. Le soleil n'est pas au rendez vous, dommage. C'est tout de même magnifique, nous n'allons pas chipoter. Le pilote nous annonce alors qu'il va devoir prendre un virage serré pour faire demi-tour (ben oui, c'est un cul de sac). Nous prenons effectivement quelques g (quelques dixièmes de g ?). Sensation désagréable. Nous quittons le glacier. Retour vers l'aérodrome.
Là le pilote me pose la question tant attendue: "est-ce que tu veux piloter ?"
Oui
...
Oui?
...
OUI!!!
Mon micro ne marche pas, mais il a compris ma réponse. Il me laisse le manche. Vol stabilisé pour commencer. Facile. Le pilote m'indique ensuite la direction à prendre. Je fais doucement prendre de l'angle à l'avion et je le positionne dans la bonne direction. Question tu pilote: tu te débrouilles bien. Tu as déjà piloté?(comment je suis pas peu fier qu'il me dise ça!). Réponse: oui un peu, mais sur simulateur (j'aime bien me mettre dans les 6 heures d'autres monomoteurs pour appuyer sur le petit bouton rouge qui déclenche les canons. C'est mon côté chasseur!).
Il me demande de prendre un peu d'altitude puis il m'indique comment franchir le col: l'attaquer par la gauche, virer à droite à 45° puis re-virer à gauche pour franchir le col suivant. Ça se complique par rapport à la ligne droite, mais rien d'ensurmontable.
Nous atteignons le col. Ça commence à secouer un peu et cela éveille un peu d'inquiétude en moi, mais je reste concentré. Les turbulences s'atténuent et je continue ma manœuvre. Le col est franchi sans problème. Reste maintenant à redescendre sur Albertville. En plus du cap, je dois désormais lorgner sur le tableau de bord pour contrôler ma vitesse de descente: les choses se compliquent! J'ai du mal à assurer une vitesse de descente constante et je suis moins concentré sur le manche. Pas évident de tout contrôler en même temps. C'est comme en moto: on se focalise sur la trajectoire et on oublie de vérifier la vitesse sur le tachymètre
Je finis par repasser les commandes au pilote qui termine la descente et assure l'atterrissage. Ce vol a été un pur moment de bonheur. Les Alpes sont vraiment un terrain de jeu idéal pour voler.... comme pour rouler en moto.
Après un au-revoir et les remerciements de circonstance aux pilotes, nous reprenons les motos pour aller rouler dans les gorges de l'Arly puis retour aux Saisies par des petites routes bien viroleuses. Le groupe se laisse entraîner par le rythme des virages et les accélérations des motos. Nous nous amusons bien
A proximité des Saisies, un panneau annonce la présence de gravillons. Nous nous attendons à rencontrer quelques gravillons épars sur la route, comme cela a été le cas durant le reste de notre séjour. Cette fois, les choses sont différentes : la DDE a copieusement arrosé le bitume de gravillons et une épaisse couche reste présente sur la route. J'arrive dessus au sortir d'un virage. Pas trop vite, heureusement. Je redresse la moto et je freine doucement pour ralentir sans glisser. Je me ralentit suffisamment pour aborder le reste du virage sans déraper (ouf, pas passé loin, la glissade!).
Les gravillons ont refroidi nos ardeurs. Des énormes nids de poules achèvent de nous faire lever le pied.
Après avoir profité d'un superbe panorama sur les hauteurs des Saisies, nous redescendons tranquillement en ville pour prendre un pot en terrasse (10°C) avant de retourner à notre centre de vacances où un fondue savoyarde nous attends (on ne fait pas dans la légèreté gastronomique, ici...).