Dimanche 22 juilletRing ring !
Doruk et
stuttflo, qui partagent une chambre avec moi, découvrent la lourdeur de mon sommeil, par le biais de mes 27 réveils matins tous plus bruyants les uns que les autres. Dans le désordre, il y a du petit déjeuner, du fignolage de roadbook de dernière minute, une douche, du rangement d'affaires et le départ.
J'étais tellement sûr d'avoir préparé un roadbook qui nous rincerait tous. À peine 230km, mais rempli en deuxième partie de route à chèvres à t'en faire décoller un panzer. Enfin c'est ce que je croyais. Je n'avais jamais exploré le Forez si bas au Sud, et c'était une erreur. Désormais corrigée, et c'était bien plus roulant que je ne le pensais. Comme quoi même en traçant un roadbook avec l'aide de Streetview, on a encore des surprises !
Oh des graviers.Les routes mettent un peu de temps à devenir sympa, en partant de Thiers c'est en effet quitte ou double suivant la direction : du sinueux à la con avec maxi 40 de moyenne, ou des grandes lignes droites pendant un moment. Étant toujours persuadé, à ce moment là, d'avoir préparé une journée plutôt rude malgré le RB court en distance, j'ai choisi la version rapide et pas trop exigeante jusqu'aux coins vraiment intéressants. Et puis les
gravillons sont là, eux aussi, visiblement au courant que l'on arrivait, prêt à calmer nos ardeurs. Et contrairement au bruit qui court, je n'ai pas fait un tout droit dans un virage à droite recouvert d'un tapis de 3cm de
graviers. Je suis allé cueillir des fleurs, pour ma femme, c'est pas pareil
Et allez, Col de Toutée
, Col des Fourches
, puis on arrive à Ambert. Pause boisson, pause clope, pause pipi, pause debrief. Ils sont contents, c'est trop bien.
On repart ? Vlan, Col des Pradeaux
. Jusqu'à l'arrivée à l'hôtel du soir, nous ne verrons plus une seule ligne droite.
Bon, cela dit, ça va pas là. Je ne suis pas content de moi, je constate du coin de l'oeil sur mon GPS qu'il reste de moins en moins de kilomètres à parcourir aujourd'hui, et il n'y a toujours pas eu de route à la con, pour en faire bouffer à ceux qui sont pas en trail, et faire vomir la moitié du groupe dans leurs casques. Du coup je multiplie les pauses, qu'on n'ait pas fini de rouler à 14h30 parce que c'est ce qui est en train d'arriver. Pause ici, pause là bas, oh tiens c'est joli, pause photo.
Et puisqu'on en parle, vous trouvez pas qu'ils ont de drôles de ronds-points, dans l'coin ?
J'ai trouvé un coin de picnic, on avait faim, il était l'heure, alors j'ai continué jusqu'au prochain. Il était pas beau, le premier
On est sur l'extérieur d'une courbe en épingle très large et ouverte, et l'idée de faire des photos roulantes, initialement prévues pour un peu plus tard sur le roadbook, alors je propose, mais il n'y a que 2 volontaires,
stuttflo et
Aurock, sans sa passagère cependant. C'est pas comme ça que j'vais dépoussiérer mon reflex et feu mes talents de photographe, nanmého, grimpez sur vos mobylettes nom d'une pipe
En raison de difficultés techniques d'un organisateur fainéant comme pas deux, les photos du reflex arriveront plus tard. Beaucoup plus tard.Plus loin, plus tard, alors que certains avaient besoin d'une pause pipi, et que tous avaient également besoin d'un rafraîchissement, on trouve un bar avec une belle terrasse et 2-3 personnes en train de siroter un verre. On gare les motos, on se décasque et tout, et puis on se présente.
"Bonjour c'est fermé !" Ah bon. Commerçant. L'utilisation des toilettes restera possible pour Mégane, heureusement. Bref, je pianote mon
téléphone intelligent, je trouve un machin à 5 bornes et un numéro de téléphone. J'appelle, c'est ouvert "
pour boire un coup", alors on y va. Un petit truc très charmant, avec une terrasse qui semble installée dans un espace plutôt privé, un commerce qui fait épicerie-restaurant-bar-dépôt de pain-j'en oublie sûrement, un mec extrêmement aimable, et tout aussi serviable. Qui finissait un repas visiblement composé de moules et de frites avec de bons amis. Mais qui nous sert tous.
Cerise sur le gâteau, il n'en revenait pas que j'ai trouvé son commerce sur internet !! Le bled étant en effet vachement paumé, et sur un détour. Et il en valait le coup
C't'une maison en ruines, mais j'l'ai trouvée jolie.Tiens, un peu de gravillons.Le RB touche à sa fin, il a un petit goût de
pas assez. Mais quelle bonne surprise à l'arrivée à l'
Abel Hôtel : c'est super joli, et la tenancière est un
amour. D'ailleurs, c'est elle qui fait tout, et elle le fait bien : lors de notre arrivée elle finissait de préparer nos chambres, tout en se confondant en excuses de nous faire attendre alors qu'on était bien trop occupés à partager nos avis sur la journée pour nous rendre compte qu'on attendait. Plus tard elle nous a donné deux trois tuyaux sympas sur des routes pas mal et des jolis vues dans le secteur. Elle nous a préparé la table. Son mari a fait à manger. Le matin elle est aux petits oignons de ses clients pour le petit déjeuner. Elle fait vraiment tout (presque) toute seule, et elle le fait très bien.
Cependant,
Dom94 partage mon avis : on n'a pas assez roulé aujourd'hui. Sur les bons conseils de la tôlière, il nous concocte un petit 80km de RB en deux temps, trois mouvements, armé de sa carte Michelin©, de son extraordinaire bon sens, sa monumentale expérience, et son inénarrable barbe. Je réussis
in extremis à motiver
Krän à se joindre à nous, mais pas les autres.
doruk et
stuttflo préfèrent siroter leur jus de céréales fermentées, et
Aurock (et sa chérie
Mégane), le mec qui fait autant de bornes en 6 mois que j'en fait en 3 semaines, est trop crevé
Et bien comme je le dis trop souvent, les absents ont eu tort: c'était chouette, c'était joli, et
Dom94 est un bien bon ouvreur. Bon, par contre, aucun goût du défi, ni lui ni
Krän : il reste 20 bornes à taper, et sous prétexte qu'on en a déjà fait plus de 300 sur le plein, ils préfèrent remettre
du coco, sur fond de repas promis à ne surtout pas louper...
Oui, mon dernier paragraphe parlera du dîner : la tenancière de l'hôtel nous a demandé ce qu'on avait prévu pour aller dîner, je lui ai répondu qu'on comptait sur ses avisés conseils :
si vous voulez ce soir on fait truffade. Au son de ce dernier mot, tous les yeux du groupe se sont illuminés, même ceux de
doruk, qui n'avait pourtant jamais entendu parler de ce plat auparavant !!
Nous avons donc diné sur place, une truffade d'une excellente facture, accompagnée d'une généreuse portion de charcuterie, et de salade pour les hérétiques qui bouffent de la verdure...
Un dernier verre pour digérer, et au lit : demain,
ça va chier. J'ai rêvé de
gravillons et graviers, cette nuit...
To be continued...