Bon, c'était un tout petit voyage, avec un tout petit nombre de participants, mais comme c'est mon premier sur M-IDF, je fais un petit CR, histoire de...
[TL;DR] : c'était bien !
Alors voilà, nous sommes samedi matin, il est 9h. Madame Spoky et Spoky lui-même sont au garage, en train d'arnacher la monture moto, prêts à partir. Mais soudain, un voisin sauvage apparait et nous discutons, et blablatons, et patati, et patata "oh vous allez camper ? T'as vu que ce soir y'a de l'orage hein ?" - "pfff même pas peur !"
Et merde, 9h15, on va être à la bourre au RDV ! Hop, brap, broar, toussa toussa...
9h27, on passe le péage, on se dirige vers le parking sur la droite en regardant si un motard serait déjà là, et à ma grande surprise il y a un groupe de bikers. J'entends par là des vrais, des durs, des méchants, des vilains qui roulent en custom, en jean à patch et en veste sans manche aux couleurs de leur club... Merde, il devait pas y en avoir qu'un ? Un poil plus loin, un péquenaud à côté d'une Suzuki 900RF me fait un grand , tout sourire... Ah non c'est pas un péquenaud c'est G1zbar
Bon me voilà rassuré, j'aurais pas à attendre les autres tar-mos à chaque courbe parce que leurs chiottes ne peuvent pas prendre plus de 3 degrés d'angle...
Trêve de bêtises, on fait connaissance, on échange quelques mots, on sort du parking, pan, régulateur à 135, pan, sortie de l'autobeurk 85km plus loin, pan, petit plein pour le 4 pattes du monsieur, pan, 'core une grosse heure et demie de route et re-PAN, nous voilà dans l'Morvan ! (avec une pause café avant d'arriver, si si)
Première déconvenue, ma crêperie adorée est fermée pour vacances. Bon, tant pis, j'y retourne de toute façon la semaine prochaine...
Ce sera donc pizza juste en face pour m'sieur G1zbar et mon épouse, tagliatelles au pesto et parmesan pour moi même... Eh oui, j'ai pas envie de couler quand on ira se baigner, moi...
On discute un peu plus, j'apprends que même si ça se voit pas, mon acolyte n'a "que" 3 ans et des brouettes de permis, et surtout, qu'il ne connait pas le Morvan ... Toute une éducation à faire en une journée et demie...
Bon alors on attaque par celle que tous les parigots connaissent par coeur, la D944, alias l'axe Nord-Sud principal de cette belle région, que nous quitterons au carrefour de Vauclaix pour bifurquer vers l'Est sur la D977bis, quant à elle l'axe Est-Ouest principal de ce même Morvan.
Une fois arrivé au meilleur camping du monde que je recommande chaudement pour les amateurs de "je plante ma tente dans un champ" qui ne veulent pas sacrifier toilettes, douches et autres commodités, le tout pour un prix démentiel (18€ pour nous 3), on se déssape le temps de planter les tentes, G1zabr me fait remarquer que j'ai oublié de lui dire que j'avais une conduite très on-off (comprendre "monsieur avoine dans les courbes et coupe tout en ligne droite pour rester aux 90 80km/h réglementaires" ). Ah oui, désolé
On se ressape, les motos bien délestées, on part au lac de Chaumeçon, bien moins touristique que celui des Settons pourtant juste à côté, pis on fait trempette. Bon, le G1zbar restera pas bien longtemps dans l'eau, mais Madame Spoky et son mari beaucoup plus
Et oui, elle était aux 72° réglementaires pour que je daigne y mouiller un orteil (et le reste du corps).
18h30, on finit de se sécher, puis on fait route vers Château-Chinon pour les courses du dîner. Ayant oublié le plus court depuis notre emplacement, je fais une confiance aveugle au GPS, qui nous servira une route d'environ 95cm de large, avec des lignes droites de maximum 2,55m, mais au bitume quasi impeccable, pendant un temps qui a du paraître bien plus long au mec en 900RF derrière moi qu'à mon trail-camping-car et moi ; puis nous nous sommes soudainement retrouvé de nouveau sur la D944 à quelque chose comme 17km de Château-Chinon.
Le célébrissime Atac© de cette ville m'a accueilli, une fois de plus ; une demie-heure avant la fermeture, une fois de plus ; pour acheter du pain, du fromage, de la charcuterie et des bières, une fois de plus. On ne change pas une équipe qui gagne...
Et puis, pour retourner au campement, le chemin le plus rapide (dans tous les sens du terme ) passe par une route qu'aucun motard francilien (et d'ailleurs) ne connait, la fameuse D37 . Je lui avais vanté les qualités de cette route, je lui avais promise, alors il l'a eu... Yahooooon, on a roulé comme des beaux diables jusqu'à Planchot, après je me suis souvenu qu'on m'avait prévenu d'embuscades de gens qui s'habillent en bleu et regardent passer les motos avec des jumelles, alors comme la deuxième moitié de la route comporte un ratio lignes droites/virages bien moins intéressant, j'ai ralenti le bestiau qui me suçait la roue à un rythme un peu plus légal
En parlant du bestiau, j'ai pas réussi à le larguer une seule fois, sauf peut être dans le virage le plus serré de la route, où l'agilité de ma meule a pris le dessus sur la stabilité de la sienne... tout en lui envoyant un signal de fumée d'étincelles au loin, pour pas qu'il se perde
Au campement, c'est la joie : binouzes, casse-croûtes, Pom'potes©, bonbons. Le soir tombe, et puisqu'on est le 14 juillet, on reprend les meules pour aller du côté d'Alligny-en-Morvan, où nous arriverons tout juste pour la fanfare, suivie d'une petite marche en cortège jusqu'au lieu du feu d'artifesses, et la buvette. La fanfare reprend sa musique, anime la soirée jusqu'à la tombé de la nuit, et puis après ça fait PIM, PAM, POUM, PAN, et autres sons typiques d'un feu d'artifrousse du 14 juillet. Le tout en sirotant un Schweppes agrum'©, un Coca Cola© (pour les responsables messieurs qui doivent conduire après) et un Chardonnay© blanc (pour l'alcoolique qui me sert de femme et de SDS -bien sûr que je rigole-).
En parlant d'elle, madame a 'core faim, alors comme à la buvette ils ont aussi du solide, elle se prend un sandwich chipo, et pendant qu'elle déguste, on décide de regarder danser les Bourguignons locaux, puisqu'après le feu d'artifrisson, y'avait un bal.
G1zbar et moi nous fendrons bien la gueule devant un couple improvisé, d'ados, lui fait une tête de moins qu'elle, mais elle mène la danse et on a eu peur pour lui (elle avait de la poigne, de l'entrain et beaucoup d'énergie !!!).
Et puis là, le drame, au moment de repartir, je demande à ma passagère de me laisser dégarer la meule avant de monter, laquelle était astucieusement stationnée à moitié sur un faux-demi-trottoir, de travers, pour pas gêner la circulation, alors que les bas-côtés étaient déjà remplis de voitures quand nous sommes arrivés. Et bien j'ai été bien inspiré de la faire attendre car j'ai été ni trop vite ni trop lentement, juste à la bonne allure pour perdre l'équilibre quand l'arrière a tapé sans monter sur le faux-demi-trottoir, du côté où j'avais plus pied... et patatrac, la DL est par terre. Ben tiens, je trouvais aussi que ça faisait longtemps !! Pas grave, l'avantage du trail-camping-car, c'est que quand ça tombe, ben ça se ramasse pis ça repart
Je fais une avance rapide jusqu'au lendemain matin, tout ce qu'il y eu d'intéressant passé ce moment c'est quand j'ai décrété que je n'irais pas dormir avant d'avoir trouvé la Grande Ourse, dans un ciel magnifiquement saturé d'étoiles. Je l'ai finalement trouvée après une longue recherche, après m'être déplacé, parce qu'elle était cachée par un groupe d'arbres. La conne.
Il est 9h, j'étouffe dans ma tente devenue four à pizza en plein cagnard, je me suis réveillé plusieurs fois plus tôt dans la matinée mais j'ai bien dormi quand même. Au sortir de la tente, l'air est tout de suite plus frais et vivable ! Je jette un oeil à la tente voisine, fermée, personne autour, il doit toujours dormir.
Puis je regarde autour de moi, et je vois une silhouette à l'autre bout du champ, qui me fait coucou. Ah ben non, il est debout depuis plus de 2h, a eu le temps de boire 2 cafetières selon ses dires, et d'en préparer une troisième pour nous. Comme c'est gentil
Bon, moi je bois pas de café le matin donc je tourne au Sunny D©, mais Madame apprécie. Une demie douzaine de brioches chocolatées plus tard, et également un peu beaucoup de glandouillage ("beaucoup de glandouillage" c'est moins que "un peu de glandage") plus tard, on replie les tentes et on range tout le bordel. Nous mettons très exactement 9 fois plus de temps que G1zbar, qui nous regarde patiemment faire allongé dans l'herbe, puis quand on est enfin prêts à partir, bon sang il est déjà 11h15 !! Ouais, quand j'suis en week-end, c'est pas pour me dépêcher, à bon entendeur...
Nous reprendrons la direction d'Avallon par un chemin non-direct, empruntant un grand bout de D977bis (tu sais, l'axe Est-Ouest du Morvan), puis une portion de route à chèvres, et une route méconnue des motards mais bien kiffante, avant de rattraper les 25 derniers km (à la louche) de la D944 (mais si tu sais, l'axe Nord-Sud du Morvan). Au passage, j'aurais frisé la correctionnelle sur un banc de graviers qui m'a échappé en traversant Cervon, mais une roue de 19" ça pardonne, avais-je lancé, pas peu fier d'être resté sur mes deux roues, à mon acolyte ; pendant que ma passagère rouspétait quelque peu .
De retour à Avallon, je propose une pause glace dans une célèbre chaîne de restauration rapide dont le nom commence par Mac et finit par Donald's (© ! ), G1zbar accepte sans broncher mais commandera un menu complet pendant que ma blonde et moi gobons de la crème glacée remplie de caramel et de sucreries chocolatées.
Puis le retour sera le même que l'aller, en sens inverse, en traversant une averse du côté de Saint-Florentin qui nous aura cependant ravi. Ben oui, on commençait à friser les 34 degrés dans l'air d'après mon tableau de bord, l'air devenait trop chaud pour être agréable même en roulant, et là paf d'un coup on s'est retrouvés trempés, 12 degrés de moins dans l'air... si si, j'vous jure, pour la première fois de ma vie j'ai été hyper content de rouler sous la flotte. 20 minutes plus tard on était déjà secs, et on crevait de chaud à nouveau, même à 130 sur l'autoroute avec le modulable grand ouvert...
Pour conclure ce très court et succinct Compte-Rendu, G1zbar est un grand bavard (ça rime ), très généreux, qui vient du ch'Nord et ça s'entend, et qui s'adapte à toute situation. Le Morvan, lui, est fidèle à la réputation que je lui prête : dépaysant, relaxant, énergisant, n'oubliant jamais le gravillon (mais sans en abuser, je suis un bon client), et toujours aussi motophile, où que l'on soit. J'y reviendrai. Encore.
Je viens de me relire et c'est très long. Pavé César, ceux qui ont tout lu te saluent ! Imaginez la gueule du CR des 4 jours en Auvergne la semaine prochaine...
Je vous laisse avec la seule et unique photo que j'ai pensé à prendre du week-end. Je n'accepterais aucun commentaire sur la parfaite netteté de ce cliché